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peu plus d’étendue de cette colonie française, qui a essuyé tant d’alternatives de prospérités et de disgrâces.

Luillier, voyageur français, est le seul qui nous ait donné quelques détails sur Pondichéry. Il s’était embarqué à Lorient, le 4 mars 1722, sur un vaisseau de la compagnie des Indes. Dix jours qu’il passa d’abord dans la rade de Pondichéry, avant de continuer sa route vers le Bengale, ne lui donnèrent pas le temps d’acquérir beaucoup de connaissances sur la colonie, qu’il n’eut le temps de visiter qu’à son retour. Pondichéry était déjà devenu le premier comptoir de la compagnie des Indes. On commençait à ne rien épargner pour lui donner de l’éclat. Luillier croit son circuit d’environ quatre lieues, et le représente déjà très-peuplé, surtout de Gentous, qui aiment mieux, dit-il, la domination française que celle des Maures. Chaque état est resserré dans son quartier. On y construisit alors une nouvelle forteresse, près de laquelle quelques officiers français avaient fait bâtir des maisons : mais, comme le pays a peu de bois pour les édifices, et que d’ailleurs il s’élève de temps en temps des vents fort impétueux, elles ne sont que d’un étage. Outre ce nouveau fort, on en comptait neuf petits, qui faisaient auparavant l’unique défense des murs. La garde était composée de trois compagnies d’infanterie française, et d’environ trois cents Cipaies, nom qu’on donne à des habitans naturels du pays