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L’établissement français de Pondichéry s’est accru par les donations de quelques nababs qui ont eu besoin de ses secours, après la guerre que Thamas-Kouli-Khan ou Nadir-Chah, roi de Perse, porta dans l’Indoustan.

Après l’infortune du mogol, qui avait été fait prisonnier dans sa capitale, et dont les immenses trésors étaient passés entre les mains du vainqueur, quelques nababs, ou vice-rois de la presqu’île de l’Inde, jugèrent l’occasion d’autant plus favorable pour s’ériger eux-mêmes en souverains, qu’il n’y avait aucune apparence que le roi de Perse, déjà trop éloigné de ses propres états, et si bien récompensé de son entreprise, pensât à les venir attaquer dans une région qu’il connaissait aussi peu que les environs du cap de Comorin. Daoust-Aly-Khan, nabab d’Arcate, le même qui avait accordé aux Français la permission de battre monnaie, se flatta de pouvoir former deux royaumes : l’un, pour Sabder-Aly-Kban, son fils aîné ; l’autre pour Sander-Saheb, son gendre : jeunes gens qui n’avaient que de l’ambition, sans aucun talent pour soutenir un si grand projet. Arcate est une grande ville à trente lieues de Pondichéry au sud-ouest, la plus malpropre qu’il y ait au monde.

Les mogols, qui avaient étendu leurs conquêtes dans cette partie de l’Inde sous le règne du fameux Aureng-Zeb, avait laissé subsister les royaumes de Trichenapaly, de Tan-