Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/392

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

geait de payer aux vainqueurs cent laques ou cinq millions de roupies, à restituer toutes les terres de Trichenapaly et de Tanjaour, à joindre ses troupes aux Marattes, pour en chasser Sander-Saheb qui était encore en possession de la ville, de la forteresse et de tout l’état de Trichenapaly ; enfin à servir lui-même d’instrument pour rétablir tous les princes de la côte de Coromandel dans les domaines qu’ils possédaient avant la guerre. Quoique le général maratte n’eût rien de plus favorable à désirer, une autre raison l’avait fait consentir à ce traité. Le roi de Golconde commençait à s’alarmer des ravages qui s’étaient commis dans le Carnate. Il avait résolu d’en arrêter les progrès. Nazerzingue, soubab de Golconde, et fils de Nizam-Elmouk, premier ministre du Mogol, s’était mis en marche avec une armée de soixante mille chevaux et de cent cinquante mille hommes d’infanterie. En arrivant sur les bords du Quichena, qui n’est qu’à douze journées d’Arcate, il avait été arrêté par le débordement de ce fleuve ; mais le général maratte, informé de son approche et du dessein qu’il avait de continuer sa marche après la retraite des eaux, craignit de perdre tous ses avantages à l’arrivée d’un ennemi si redoutable ; et cette réflexion le disposa plus facilement à conclure avec Sabder.

La résistance des Français acheva de le déterminer. Avant cette incursion, un Maure distingué par son rang en avait donné avis au