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tons. Les Maures étaient enflés d’orgueil ; nous les avons châtiés. Nous avons tiré de l’argent d’eux. Vous n’êtes pas à savoir cette nouvelle.

» Nous avons ordre de Maha-Radja, notre roi, de nous emparer des forteresses de Trichenapaly et de Gindgy, et d’y mettre garnison. Nous avons ordre aussi de prendre les tributs qui nous sont dus depuis quarante ans par les villes européennes du bord de la mer. Je suis obligé d’obéir à ces ordres. Quand nous considérons votre conduite et la manière dont le roi vous a fait la faveur de vous donner un établissement dans ses terres, je ne puis m’empêcher de vous dire que vous vous êtes fait tort en ne lui payant pas ce tribut. Nous avions des égards pour vous, et vous avez agi contre nous. Vous avez donné retraite aux Mogols dans votre ville. Avez-vous bien fait ? De plus, Sander-Khan a laissé sous votre protection les casenas de Trichenapaly et de Tanjaour, des pierreries, des éléphans, des chevaux et d’autres choses dont il s’est emparé dans ces royaumes, ainsi que sa famille : cela est-il bien aussi ? Si vous voulez que nous soyons amis, il faut que vous nous remettiez ces casenas, ces pierreries, ces éléphans, ces chevaux, la femme et le fils de Sander-Khan. J’enverrai de mes cavaliers, et vous leur remettrez tout. Si vous différez de le faire, nous serons obligés d’aller nous-mêmes vous y forcer, de même qu’au tribut que vous nous devez depuis quarante ans.