Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur-le-champ au camp des Marattes, avec des instructions et le pouvoir de négocier la paix. Ils y apportèrent tant d’adresse et d’habileté, que Ragodgi-Bonsolla promit de se retirer au commencement du mois de mai ; et loin de rien exiger des Français, il envoya au gouverneur, avant son départ, un serpent, qui est dans les cours indiennes le témoignage le plus authentique d’une sincère amitié.

Bientôt une conduite si sage et si généreuse attira au gouverneur de Pondichéry des remercîmens et des distinctions fort honorables de la cour même du grand-mogol. Il reçut une lettre du premier ministre de ce grand empire, avec un serpent et des assurances d’une constante faveur pour la nation.

Sabder-Aly-Khan, instruit par la renommée autant que par les lettres de sa mère, des caresses et des honneurs que toute sa famille ne cessait, de recevoir à Pondichéry, se crut obligé de signaler sa reconnaissance. Non-seulement il se hâta d’écrire au gouverneur pour lui marquer ce sentiment par des expressions fort nobles et fort touchantes, mais il joignit à ces lettres un paravana, c’est-à-dire un acte formel par lequel il lui cédait personnellement, et non à la compagnie, les aldées ou les terres d’Arkhionac, de Tedouvanatam, de Villanour, avec trois autres villages qui bordent au sud le territoire des Français, et qui produisent un revenu annuel de vingt-cinq mille livres. Il se