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rendit ensuite à Pondichéry, avec Sander-Sa-Heb son beau-frère.

Sur l’avis qu’on y reçut le 2 septembre que ces deux princes y devaient arriver le soir, le gouverneur fit dresser une tente à la porte de Valdaour. Il envoya au-devant d’eux trois de ses principaux officiers, à la tête d’une compagnie des pions de sa garde, avec des danseuses et des tamtams, qui font toujours l’ornement de ces fêtes. Le nabab, étant arrivé à la tente, y fut reçu par le gouverneur même, qui s’y était rendu avec toute la pompe de sa dignité. Il entra dans la ville pour se rendre d’abord au jardin de la compagnie, où sa mère et sa sœur étaient logées. Les deux premiers jours furent donnés, suivant l’usage des Maures, aux pleurs et aux gémissemens. Dans la visite que le prince fit ensuite au gouverneur, il fut reçu avec tous les honneurs dus à son rang, c’est-à-dire au bruit du canon, entre deux haies de la garnison qui était en bataille sur la place. Après avoir passé quelques momens dans la salle d’assemblée, il souhaita d’entretenir en particulier le gouverneur, qui le fit entrer dans une chambre avec quelques seigneurs de sa suite. Sabder employa les termes les plus vifs et les plus affectueux pour exprimer sa reconnaissance, en protestant qu’il n’oublierait jamais l’important service qu’il avait reçu du gouverneur et des Français. Lorsqu’il fut rentré dans la salle commune, on lui offrit le bétel ; et, suivant l’usage, à