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mogols, collègues du gouverneur de Pondichéry. Mais le chevalier Dumas, qui sollicitait depuis deux ans son retour en France, était presqu’à la veille de son départ. Son zèle pour les intérêts de la compagnie lui fit sentir de quelle importance il était de faire passer son titre et ses fonctions aux gouverneurs qui devaient lui succéder. Il tourna tous ses soins vers cette entreprise, et les mêmes raisons qui lui avaient fait obtenir la première grâce, disposèrent les Mogols à lui accorder la seconde. Il en reçut le firman, qui fut expédié au nom du grand visir, généralissime des troupes de l’empire. En résignant le gouvernement de Pondichéry à son successeur dans le cours du mois d’octobre 1741, il le mit en possession du titre de nabab, et le fit reconnaître en qualité de mansoupdar par les quatre mille cinq cents cavaliers dont le commandement est attaché à cette dignité.

On sait généralement que le gouverneur Dupleix porta au plus haut degré l’honneur du nom français dans les Indes, qu’il rendit au nabab Mouzaferzingue des services encore plus essentiels que Dumas n’en avait rendu à Sabder-Aly-Khan, qu’il le rétablit dans ses états par la mort de Nazerzingue son concurrent, tué dans une bataille en 1750 ; que de nombreuses dépenses et de magnifiques présens furent la récompense de ce service. Dupleix reçut du Mogol le titre de nabab, et des appointemens très-considérables. Il étala dans les