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travers desquelles on voit descendre quantité de ruisseaux dans quatre grandes rivières qui entrent dans la baie. Similau nous apprit que, suivant les histoires chinoises, deux de ces rivières tirent leur source d’un grand lac nommé Moscombia et les deux autres, d’une province qui se nomme Alimania, où les montagnes sont toujours couvertes de neige.

» C’était dans une de ces rivières que nous devions entrer. Elle se nomme Paatebenam. Il fallait dresser notre route à l’est pour retourner vers le port de Nankin, que nous avions laissé derrière nous à deux cent soixante lieues, parce que, dans cette distance, nous avions multiplié notre hauteur fort au delà de l’île que nous cherchions. Similau, qui s’aperçut de notre chagrin, nous fit souvenir que ce détour nous avait paru nécessaire à notre succès. On lui demanda combien il emploîrait de temps à retourner jusqu’à l’anse de Nankin par cette rivière. Il nous répondit que nous n’avions pas besoin de plus de quatorze ou quinze jours ; et que, cinq jours après, il nous promettait de nous faire aborder dans l’île de Calempluy, où nous trouverions enfin le prix de nos peines.

» À l’entrée d’une nouvelle route qui nous engageait fort loin dans des terres inconnues, Faria fit disposer l’artillerie et tout ce qu’il jugea convenable à notre défense. Ensuite nous entrâmes dans l’embouchure de la rivière avec le secours des rames et des voiles. Le lendemain nous arrivâmes au pied d’une fort