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robé, et lorsqu’il y est assis, on ne le découvre que jusqu’à la poitrine, à peu près comme un buste. Il n’a point alors de gardes autour de lui, parce qu’il n’a rien à redouter, et que de tous les côtés cette place est inaccessible. Dans les grandes chaleurs, il a seulement près de sa personne un eunuque, ou même un de ses enfans pour l’éventer. Les grands de la cour se tiennent dans la galerie qui est au-dessous de cette niche.

Au fond de la cour, à main gauche, on trouve un second portail qui donne entrée dans une grande cour, environnée de galeries comme la première, sous lesquelles on voit aussi de petites chambres pour quelques officiers du palais. De cette seconde cour on passe dans une troisième, qui contient l’appartement impérial. Schah-Djehan avait entrepris de couvrir d’argent toute la voûte d’une grande galerie qui est à main droite. Il avait choisi pour l’exécution de cette magnifique entreprise un Français de Bordeaux qui se nommait Augustin ; mais, ayant besoin d’un ministre intelligent pour quelques affaires qu’il avait à Goa, il y envoya cet artiste ; et les Portugais, qui lui reconnurent assez d’esprit pour le trouver redoutable, l’empoisonnèrent à Cochin. La galerie est demeurée peinte de feuillage d’or et d’azur ; tout le bas est revêtu de tapis. On y voit des portes qui donnent entrée dans plusieurs chambres carrées, mais fort petites. Tavernier se contenta d’en faire ouvrir deux, parce qu’on l’assura que