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leur est pas permis d’avancer plus loin sans être appelés ; et les ambassadeurs mêmes ne sont pas exempts de cette loi. Lorsqu’un ambassadeur est venu jusqu’au canal, l’introducteur crie, vers le divan où l’empereur est assis, que le ministre de telle puissance souhaite de parler à sa majesté : alors un secrétaire d’état en avertit l’empereur, qui feint souvent de ne pas l’entendre ; mais, quelques momens après, il lève les yeux, et les jetant sur l’ambassadeur, il donne ordre au même secrétaire de lui faire signe qu’il peut s’approcher.

De la salle du divan on passe à gauche sur une terrasse d’où l’on découvre la rivière, et sur laquelle donne la porte d’une petite chambre, d’où l’empereur passe au sérail. À la gauche de cette même cour, on voit une petite mosquée fort bien bâtie, dont le dôme est couvert de plomb si parfaitement doré, qu’on le croirait d’or massif. C’est dans cette chapelle que l’empereur fait chaque jour sa prière, excepté le vendredi, qu’il doit se rendre à la grande mosquée. On tend ce jour-là autour des degrés un gros rets de cinq ou six pieds de haut, dans la crainte que les éléphans n’en approchent, et par respect pour la mosquée même. Cet édifice, que Tavernier trouva très-beau, est assis sur une grande plate-forme plus élevée que les maisons de la ville, et l’on y monte par divers escaliers.

Le côté droit de la cour du trône est occupé par des portiques qui forment une longue