Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/117

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étaient des bramines, qui leur enseignaient à lire et à écrire dans un langage fort différent de celui du peuple. La cour de ce collége est environnée d’une double galerie, et c’était dans la plus basse que les deux princes recevaient leurs leçons, accompagnés de plusieurs jeunes seigneurs et d’un grand nombre de bramines, qui traçaient sur la terre, avec de la craie, diverses figures de mathématique. Aussitôt que Tavernier fut entré, ils envoyèrent demander qui il était ; et sachant qu’il était Français, ils le firent approcher pour lui faire plusieurs questions sur l’Europe, et particulièrement sur la France. Un bramine apporta deux globes, dont les Hollandais lui avaient fait présent. Tavernier leur en fit distinguer les parties, et leur montra la France. Après quelques autres discours, on lui servit le bétel. Mais il ne se retira point sans avoir demandé à quelle heure il pouvait voir la pagode du collége. On lui dit de revenir le lendemain, un peu avant le lever du soleil : il ne manqua point de se rendre à la porte de cette pagode, qui est aussi l’ouvrage de Djesseing, et qui se présente à gauche en entrant dans la cour. Devant la porte on trouve une espèce de galerie, soutenue par des piliers, qui était déjà remplie d’un grand nombre d’adorateurs. Huit bramines s’avancèrent l’encensoir à la main, quatre de chaque côté de la porte, au bruit de plusieurs tambours et de quantité d’autres instrumens. Deux des plus vieux bramines entonnèrent un can-