Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chids et les cours qui en dépendent servent d’asile aux criminels, et même à ceux qui peuvent être arrêtés pour dettes. Ce sont les allacapi de Perse que les Mogols nomment allades, et qui sont si respectés, que l’empereur même n’a pas le pouvoir d’y faire enlever un coupable. On trouve dans Agra jusqu’à huit cents bains, dont le grand-mogol tire annuellement des sommes considérables, parce que, cette sorte de purification faisant une des principales parties de la religion du pays, il n’y a point de jour où ces lieux ne soient fréquentés d’une multitude infinie de peuple.

Les seigneurs de la cour ont leurs hôtels dans la ville et leurs maisons à la campagne : tous ces édifices sont bien bâtis et richement meublés. L’empereur a plusieurs maisons hors de la ville, où il prend quelquefois plaisir à se retirer. Mais rien ne donne une plus haute idée de la grandeur de ce prince que son palais, qui est situé sur le bord de la rivière. Mandelslo lui donne environ quatre cents toises de tour. Il est parfaitement bien fortifié, dit-il, du moins pour le pays ; et cette fortification consiste dans une muraille de pierres de taille, un grand fossé et un pont-levis à chaque porte, avec quelques autres ouvrages aux avenues, surtout à la porte du nord.

Celle-qui donne sur le bazar, et qui regarde l’occident, s’appelle cistery. C’est sous cette porte qu’est le divan, c’est-à-dire le lieu où le grand-mogol fait administrer la justice à ses