Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principaux omhras, en criant karamat, c’est-à-dire merveille.

De la salle de l’amkas on passe dans un lieu plus retiré, qui se nomme le gosel-kanay, et dont l’entrée ne s’accorde pas sans distinction : aussi la cour n’en est-elle pas si grande que celle de l’amkas : mais la salle est spacieuse, peinte, enrichie de dorures et relevée de quatre ou cinq pieds au-dessus du rez-de-chaussée, comme une grande estrade ; c’est là que l’empereur, assis dans un fauteuil, et ses omhras debout autour de lui, donnait une audience plus particulière à ses officiers, recevait leurs comptes, et traitait des plus importantes affaires de l’état. Tous les seigneurs étaient obligés de se trouver chaque jour au soir à cette assemblée, comme le matin à l’amkas, sans quoi on leur retranchait quelque chose de leur paie. Bernier regarde comme une distinction fort honorable pour les sciences que Danech-Mend-Khan, son maître, fût dispensé de cette servitude en faveur de ses études continuelles, à la réserve néanmoins du mercredi, qui était son jour de garde. Il ajoute qu’il n’était pas surprenant que tous les autres omhras y fussent assujettis, lorsque l’empereur même se faisait une loi de ne jamais manquer à ces deux assemblées. Dans ses plus dangereuses maladies, il s’y faisait porter du moins une fois le jour ; et c’est alors qu’il croyait sa personne plus nécessaire, parce qu’au moindre soupçon qu’on aurait eu de sa