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sans fossés ou sans rivières, ont de grandes citernes à l’entrée, où les fidèles se lavent le visage, les pieds et les mains. On n’y voit point de statues ni de peintures.

Chaque ville a plusieurs petites mosquées, entre lesquelles on en distingue une plus grande qui passe pour la principale, où personne ne manque de se rendre tous les vendredis et les jours de fête. Au lieu de cloches, un homme crie du haut de la tour, comme en Turquie, pour assembler le peuple, et tient, en criant, le visage tourné vers le soleil. La chaire du prédicateur est placée du côté de l’orient : on y monte par trois ou quatre marches. Les docteurs, qui portent le nom de mollahs, s’y mettent pour faire les prières et pour lire quelque passage de l’Alcoran, dont ils donnent l’explication, avec le soin d’y faire entrer les miracles de Mahomet et d’Ali, ou de réfuter les opinions d’Aboubekre, d’Otman et d’Omar.

On a vu dans le journal de Tavernier la description de la grande mosquée d’Agra. Celle de Delhy ne paraît pas moins brillante dans la relation de Bernier. On la voit de loin, dit-il, élevée au milieu de la ville, sur un rocher qu’on a fort bien aplani pour la bâtir, et pour l’entourer d’une belle place, à laquelle viennent aboutir quatre belles et longues rues, qui répondent aux quatre côtés de la mosquée, c’est-à-dire une au frontispice, une autre derrière, et les deux autres aux deux portes du milieu de chaque côté. On ar-