Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de papier, ou d’autre substance légère, qui représentent les meurtriers de ces deux saints. Une partie des spectateurs leur tirent des flèches, les percent d’un grand nombre de coups, et les brûlent au milieu des acclamations du peuple. Cette cérémonie réveille si furieusement la haine des Maures, et leur inspire tant d’ardeur pour la vengeance, que les banians et les autres idolâtres prennent le parti de se tenir renfermés dans leurs maisons. Ceux qui oseraient paraître dans les rues, ou montrer la tête à leurs fenêtres, s’exposeraient au risque d’être massacrés ou de se voir tirer des flèches. Les Mogols célèbrent aussi la fête de Pâques au mois de septembre, et celle de la confrérie le 25 novembre, où ils se pardonnent tout ce qu’ils se sont fait mutuellement.

Les mosquées de l’Indoustan sont assez basses ; mais la plupart sont bâties sur des éminences, qui les font paraître plus hautes que les autres édifices. Elles sont construites de pierre et de chaux, carrées par le bas et plates par le haut. L’usage est de les environner de fort beaux appartemens, de salles et de chambres. On y voit des tombes de pierre, et surtout des murs d’une extrême blancheur ; les principales ont ordinairement une ou deux hautes tours. Les Maures y vont avec une lanterne pendant le ramadan, qui est leur carême, parce que ces édifices sont fort obscurs. Autour de quelques-unes on a creusé de grands et larges fossés remplis d’eau. Celles qui sont