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sont autour des mosquées. Mais ils tirent un profit considérable de leurs écoles, et de l’instruction de la jeunesse, à laquelle ils apprennent à lire et à écrire. Quelques-uns passent pour savans ; d’autres vivent avec beaucoup d’austérité, ne boivent jamais de liqueurs fortes, et renoncent au mariage ; d’autres se renferment dans la solitude, et passent les jours et les nuits dans la méditation ou la prière. Le ramadan ou le carême des Mogols dure trente jours, et commence à la nouvelle lune de février. Ils l’observent par un jeûne rigoureux qui ne finit qu’après le coucher du soleil. C’est une opinion bien établie parmi eux qu’on ne peut être sauvé que dans leur religion. Ils croient les juifs, les chrétiens et les idolâtres également exclus des félicités d’une autre vie. La plupart ne toucheraient point aux alimens qui sont achetés ou préparés par des chrétiens. Ils n’en exceptent que le biscuit fort sec et les confitures. Leur loi les oblige de faire cinq fois la prière dans l’espace de vingt-quatre heures. Ils la font tête baissée jusqu’à terre, et les mains jointes. L’arrivée d’un étranger ne trouble point leur attention. Ils continuent de prier en sa présence ; et lorsqu’ils ont rempli ce devoir, ils n’en deviennent que plus civils.

En général, les Mogols et tous les Maures indiens ont l’humeur noble, les manières polies et la conversation fort agréable. On remarque de la gravité dans leurs actions et