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dans leur habillement, qui n’est point sujet au caprice des modes. Ils ont en horreur l’inceste, l’ivrognerie et toutes sortes de querelles. Mais ils admettent la polygamie, et la plupart sont livrés aux plaisirs des sens. Quoiqu’ils se privent en public de l’usage du vin et des liqueurs fortes, ils ne font pas difficulté, dans l’intérieur de leurs maisons, de boire de l’arak et d’autres préparations qui les animent au plaisir.

Ils sont moins blancs que basanés ; la plupart sont d’assez haute taille, robustes et bien proportionnés. Leur habillement ordinaire est fort modeste. Dans les parties orientales de l’empire, les hommes portent de longues robes des plus fines étoffes de coton, d’or ou d’argent. Elles leur pendent jusqu’au milieu de la jambe, et se ferment autour du cou. Elles sont attachées avec des nœuds par-devant, depuis le haut jusqu’en bas. Sous ce premier vêtement ils ont une veste d’étoffe de soie à fleurs, ou de toile de coton, qui leur touche au corps et qui leur descend sur les cuisses. Leurs culottes sont extrêmement longues, la plupart d’étoffes rouges rayées, et larges par le haut, mais se rétrécissant par le bas : elles sont froncées sur les jambes, et descendent jusqu’à la cheville du pied. Comme ils n’ont point de bas, cette culotte sert par ses plis à leur échauffer les jambes. Au centre de l’empire et vers l’occident, ils sont vêtus à la persane, avec cette différence, que les Mogols