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de secrétaire à Vistnou, pour examiner les bonnes et mauvaises œuvres ; il en fait un rapport fidèle à son maître, qui, après les avoir pesées, envoie l’âme dans le corps qui lui convient. Les âmes qui sont envoyées dans le corps des vaches sont, les plus heureuses, parce que, cet animal ayant quelque chose de divin, elles espèrent d’être plus tôt purifiées des souillures qu’elles ont contractées. Au contraire, celles qui ont pour demeure le corps d’un éléphant, d’un chameau, d’un buffle, d’un bouc, d’un âne, d’un léopard, d’un porc, d’un serpent, ou de quelque autre bête immonde, sont fort à plaindre, parce qu’elles passent de là dans d’autres corps de bêtes domestiques et moins féroces ; où elles achèvent d’expier les crimes qui les ont fait condamner à cette peine. Enfin Maïs présente les âmes purifiées à Vistnou, qui les reçoit au nombre de ses serviteurs.

Les samaraths brûlent les corps des morts, à la réserve de ceux des enfans au-dessous de l’âge de trois ans ; mais ils observent de faire les obsèques sur le bord d’une rivière, ou de quelque ruisseau d’eau vive ; ils y portent même leurs malades, lorsqu’ils sont à l’extrémité, pour leur donner la consolation d’y expirer. Il n’y a point de secte dont les femmes se sacrifient si gaiement à la mémoire de leurs maris. Elles sont persuadées que cette mort n’est qu’un passage pour entrer dans un bonheur sept fois plus grand que tout ce qu’elles