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telles que leurs grandes fêtes, les pélerinages et les éclipses.

La secte des gondjis, qui comprend les fakirs, c’est-à-dire les moines banians, les ermites, les missionnaires, et tous ceux qui se livrent à la dévotion par état, fait profession de reconnaître un Dieu créateur et conservateur de toutes choses. Ils lui donnent divers noms, et le représentent sous différentes formes. Ils passent pour de saints personnages ; et, n’exerçant aucun métier, ils ne s’attachent qu’à mériter la vénération du peuple. Une partie de leur sainteté consiste à ne rien manger qui ne soit cuit ou apprêté avec de la bouse de vache, qu’ils regardent comme ce qu’il y a de plus sacré ; ils ne peuvent rien posséder en propre. Les plus austères ne se marient point, et ne toucheraient pas même une femme ; ils méprisent les biens et les plaisirs de la vie ; le travail n’a pas plus d’attrait pour eux ; ils passent leur vie à courir les chemins et les bois, où la plupart vivent d’herbes vertes et de fruits sauvages. D’autres se logent dans des masures ou dans des grottes, et choisissent toujours les plus sales ; d’autres vont nus, à l’exception des parties naturelles, et ne font pas difficulté de se montrer en cet état au milieu des grands chemins et des villes ; ils ne se font jamais raser la tête, encore moins la barbe, qu’ils ne lavent et ne peignent jamais, non plus que leur chevelure ; aussi paraissent-ils couverts de poils comme autant