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d’établir la religion de Mahomet en Perse par la force des armes, le roi qui occupait alors le trône, dans l’impuissance de lui résister, s’embarqua au port d’Omus avec dix-huit mille hommes fidèles à leur ancienne religion, et prit terre à Cambaye. Non-seulement il y fut reçu, mais il obtint la liberté de s’établir dans le pays, où cette faveur attira d’autres Persans, qui n’ont pas cessé d’y conserver leurs anciens usages.

Les parsis n’ont rien de si sacré que le feu, parce que rien, disent-ils, ne représente si bien la Divinité. Ils l’entretiennent soigneusement. Jamais ils n’éteindraient une chandelle ou une lampe ; jamais ils n’emploieraient de l’eau pour arrêter un incendie, quand leur maison serait exposée à périr par les flammes : ils emploient alors de la terre pour l’étouffer. Le plus grand malheur qu’ils croient avoir à redouter, est de voir le feu tellement éteint dans leurs maisons, qu’ils soient obligés d’en tirer du voisinage. Mais il n’est pas vrai, comme on le dit des Guèbres et des anciens habitant de la Perse, qu’ils en fassent l’objet de leurs adorations. Ils reconnaissent un Dieu conservateur de l’univers, qui agit immédiatement par sa seule puissance, auquel ils donnent sept ministres, pour lesquels ils ont aussi beaucoup de vénération, mais qui n’ont qu’une administration dépendante dont ils sont obligés de lui rendre compte. Au-dessous de ces premiers ministres ils en comptent vingt-six