fut exécuté si ponctuellement, que Nadir-Schah, étant entré le 9 en plein jour, ne vit pas un Indien dans son chemin. Il alla prendre son logement dans le quartier de Renchen-Abad, qu’on lui avait préparé. Scadet-Khan s’était empressé d’aller au-devant de lui jusqu’au jardin de Chalemar, et l’avait accompagné au palais où il était descendu. Il se flattait d’obtenir une audience particulière, et de lui donner des avis sur la conduite qu’il devait tenir dans la capitale. Le roi n’ayant paru faire aucune attention à ses avertissemens, il osa s’approcher pour se faire entendre ; mais il fut reçu avec beaucoup de hauteur, et menacé même d’être puni, s’il n’apportait aussitôt le présent qu’il avait promis. Un traitement aussi dur lui fit reconnaître d’où partait le coup. Nizam-oul-Moulk, qui avait feint pendant quelques jours de l’associer à sa trahison, mais qui était trop habile pour vouloir partager avec lui la faveur du roi, avait déjà trouvé les moyens de le perdre en faisant soupçonner sa bonne foi. Le malheureux Scadet-Khan épuisa toutes ses ressources ; et desespérant de l’emporter sur son rival, il prit du poison, dont on le trouva mort le lendemain.
Le même jour, un bruit répandu vers le soir persuada aux habitans de Delhy que Nadir-Schah était mort : ils prirent tumultueusement les armes, et leur haine les portant à faire main-basse sur tous les Persans qu’ils