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hauteur, qu’ils affermissent par des cordes attachées à des piquets, et par des perches qu’ils plantent en terre deux à deux, de dix en dix pas, une en dehors et l’autre en dedans, les inclinant l’une sur l’autre. Ces kanates sont d’une toile forte, doublée d’indienne ou de toile peinte. Au milieu d’un des côtés du carré est la porte ou l’entrée royale, qui est grande et majestueuse. Les indiennes dont elle est composée, et celles qui forment le dehors de cette face du carré, sont plus belles et plus riches que les autres.

La première et la plus grande des tentes qu’on dresse dans cette enceinte se nomme amkas. C’est le lieu où l’empereur et tous les grands de l’armée s’assemblent vers neuf heures du matin, du moins lorsqu’on fait quelque séjour dans un camp ou en campagne même ; car c’est un usage dont les empereurs mogols se dispensent rarement, de se trouver à l’assemblée deux fois par jour, comme dans leur ville capitale, pour régler les affaires de l’état et pour administrer la justice.

La seconde tente, qui n’est pas moins grande que la première, mais qui est un peu plus avancée dans l’enceinte, s’appelle gosel-kané, c’est-à-dire lieu pour se laver. C’est là que tous les seigneurs s’assemblent le soir, et viennent saluer l’empereur comme dans la capitale. Cette assemblée du soir leur est très-incommode ; mais rien n’est si magnifique pour les spectateurs que de voir dans une nuit