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obscure, au milieu d’une campagne, entre toutes les tentes d’une armée, de longues files de flambeaux qui conduisent tous les omhras au quartier impérial, ou qui les ramènent à leurs tentes. Ces flambeaux ne sont pas de cire comme les nôtres, mais ils durent très-long-temps. C’est un fer emmanché au bout d’un bâton, au bout duquel on entoure un vieux linge, que le masalk ou le porte-flambeau arrose d’huile de temps en temps ; il tient à la main, pour cet usage, un flacon d’airain ou de fer-blanc, dont le col est fort long et fort étroit.

La troisième tente, plus petite que les deux premières, et plus avancée dans l’enclos, se nomme kaluet-kané, c’est-à-dire lieu de retraite, ou salle du conseil privé, parce qu’on n’y admet que les principaux officiers de l’empire, et qu’on y traite les affaires de la plus haute importance. Plus loin sont les tentes particulières de l’empereur, entourées de petits kanates de la hauteur d’un homme, et doublées d’indiennes au pinceau, c’est-à-dire de ces belles indiennes de Masulipatan, qui représentent toutes sortes de fleurs ; quelques-unes doublées de satin à fleurs avec de grandes franges de soie. Ensuite on trouve les tentes des begums ou des princesses, et des autres dames du sérail, entourées aussi de riches kanates, entre lesquelles sont distribuées les tentes des femmes de service, dans l’ordre qui convient à leur emploi.