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temps que les vessies ne seraient pas cousues, et qu’elles seraient apportées ouvertes à Boutan, pour y être visitées et scellées de son sceau. Mais cette précaution n’empêche pas qu’on ne les ouvre subtilement, et qu’on n’y mette de petits morceaux de plomb, qui, sans l’altérer, à la vérité, en augmentent du moins le poids.

Le royaume d’Assam est une des plus fertiles contrées de l’Asie ; il produit tout ce qui est nécessaire à la vie , sans que les habitans aient besoin de recourir aux nations voisines. Ils ont des mines d’argent, d’acier, de plomb et de fer ; la soie en abondance, mais grossière. Ils en ont une espèce qui croît sur les arbres, et qui est l’ouvrage d’un animal dont la forme ressemble à celle des vers à soie communs, avec cette double différence, qu’il est plus rond et qu’il demeure toute l’année sur les arbres. Les étoffes qu’on fait de cette soie sont fort lustrées ; mais elles se coupent. C’est du côté du midi que la nature produit ces vers, et qu’on trouve les mines d’or et d’argent. Le pays produit aussi quantité de gomme-laque, dont on distingue deux sortes : celle qui croît sur les arbres est de couleur rouge, et sert à peindre les toiles et les étoffes. Après en avoir tiré cette couleur, on emploie ce qui reste à faire une sorte de vernis dont on enduit les cabinets et d’autres meubles de cette nature. On le transporte en abondance à la Chine et au Japon, où il passe pour la meilleure laque de l’Asie. À