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l’égard de l’or, on ne permet pas qu’il sorte du royaume, et l’on n’en fait néanmoins aucune espèce de monnaie. Il demeure en lingots, grands et petits, dont le peuple se sert dans le commerce intérieur.

Nous tirons le peu de détails que nous présente la Cochinchine de la relation d’un missionnaire jésuite, nommé le père de Rhodes, et nous y joindrons quelques-unes des remarques et aventures qui lui sont particulières.

Destiné à la mission du Japon par le souverain pontife, il se rendit de Rome à Lisbonne, où il avait ordre de s’embarquer avec d’autres missionnaires.

Ce fut le 4 avril 1619 qu’ils mirent à la voile avec trois grands vaisseaux : ils étaient au nombre de six sur la Sainte-Thérèse. Trois mois et demi de navigation leur firent doubler le cap de Bonne-Espérance. Ils essuyèrent plusieurs tempêtes et les ravages du scorbut, qui ne les empêchèrent point d’arriver heureusement au port de Goa le 5 octobre.

Après avoir passé deux ans, tant à Goa qu’à Salsette, il reçut ordre enfin de partir pour le Japon, sur un vaisseau qui devait porter à Malacca un seigneur portugais, nommé pour commander dans la citadelle. Il passa par Cochin, qui n’est qu’à cent lieues de Goa : les jésuites y avaient un collége dans lequel ils enseignaient toutes les sciences. La violence des vents qui arrêta long-temps le vaisseau portugais vers