Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sions. Je demandai du moins une chaise ; on me répondit que jamais personne ne s’était assis dans ce lieu ; et l’on m’offrit, comme une grâce particulière, la liberté de m’appuyer contre une colonne couverte de plaques d’argent, qui soutenait le dais. Je demandai la permission d’établir un magasin dans la ville, et d’y laisser des facteurs : elle me fut accordée ; et le prince donna ordre que les patentes fussent dressées sur-le-champ. »

En quittant la ville de Serralia, il passa la nuit du 6 décembre dans un bois qui n’est pas fort éloigné du fameux château de Mandoa. Cette forteresse est située sur une montagne fort escarpée, et ceinte d’un mur dont le circuit n’a pas moins de sept lieues ; elle est belle et d’une grandeur étonnante. Cinq cosses plus loin, on lui fit observer sur une montagne l’ancienne ville de Chitor, dont la grandeur éclate encore dans ses ruines ; on y voit les restes de quantité de superbes temples, de plusieurs belles tours, d’un grand nombre de colonnes, et d’une multitude infinie de maisons, sans qu’il s’y trouve un seul habitant. Rhoé fut étonné de ne découvrir qu’un endroit par lequel on puisse y monter ; encore n’est-ce qu’un précipice. On passe quatre portes sur le penchant de la montagne avant d’arriver à cette ville, qui est magnifique. Le sommet de la montagne n’a pas moins de huit cosses de circuit, et vers le sud-ouest on y découvre un vieux château assez bien conservé. Cette ville