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ils avaient commencé à fabriquer une nouvelle étoffe de soie et de coton à fleurs d’or, qu’on estimait beaucoup, et qui se vendait cinq écus l’aune : mais l’usage en était défendu aux habitans du pays, et l’empereur se l’était réservé, en permettant néanmoins aux étrangers d’en transporter hors de ses états. On faisait librement dans les manufactures d’Amedabad toutes sortes de satins et des velours de toutes couleurs ; du taffetas, du satin à doubler, de fil et de soie ; des alcatifs ou des tapis à fond d’or, de soie et de laine, moins bons à la vérité que ceux de Perse, et toutes sortes de toiles de coton.

Les autres marchandises qui s’y vendent le plus, sont le sucre candi, la cassonade, le cumin, le miel, la gomme laque, l’opium, le borax, le gingembre sec et confit, les mirobolans, et toutes sortes de confitures ; le salpêtre, le sel ammoniac et l’indigo, qui n’y est connu que sous le nom d’anil, et que la nature y produit en grande abondance. On y trouve aussi des diamans ; mais, comme on les y porte de Golconde et de Visapour, on peut les avoir ailleurs à moindre prix. Le musc et l’ambre gris n’y sont pas des marchandises rares, quoique le pays n’en produise point.

Un commerce des plus considérables d’Amedabad, est celui du change. Les banians font des traites et des remises pour toutes les parties de l’Asie, et jusqu’à Constantinople ; ils y trouvent d’autant plus d’avantages, que,