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malgré les dépenses continuelles du Mogol pour l’entretien d’un grand nombre de soldats, dont l’unique office est de veiller à la sûreté publique, les rasbouts et d’autres brigands rendent les grands chemins fort dangereux.

D’un autre côté, les marchandises ne paient rien à l’entrée ni à la sortie d’Amedabad ; on est quitte pour un présent qui se fait au katoual, d’environ quinze sous par charrette. Les seules marchandises de contrebande, pour les habitans comme pour les étrangers, sont la poudre à canon, le plomb et le salpêtre, qui ne peuvent se transporter sans une permission du gouverneur : mais on l’obtient facilement avec une légère marque de reconnaissance.

Cette riche et grande ville renferme dans son territoire vingt-cinq gros bourgs et deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit villages. Son revenu monte à plus de six millions d’écus, dont le gouverneur dispose avec la seule charge de faire subsister les troupes qu’il est obligé d’entretenir pour le service de l’état, et particulièrement contre les voleurs, quoique souvent il les protège jusqu’à partager avec eux le fruit de leurs brigandages.

Mandelslo employa plusieurs jours à visiter quelques tombeaux qui sont aux environs de la ville. On admire particulièrement celui qui est dans le village de Kirkéeis. C’est l’ouvrage d’un roi de Guzarate, qui l’a fait élever à l’honneur d’un juge qui avait été son précep-