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ou dans d’autres ports de la mer Noire, on ne pourrait s’en défaire qu’avec beaucoup de peine. D’autres toiles sont par bandes, moitié coton, moitié d’or et d’argent, et cette espèce porte le nom d’ornis. Il s’en trouve depuis quinze jusqu’à vingt aunes, dont le prix est quelquefois de cent et de cent cinquante roupies ; mais les moindres ne sont pas au-dessous de dix ou douze. En un mot, les Indes n’ont pas de province où le coton se trouve avec plus d’abondance qu’à Brampour.

Tavernier avertit que, dans tous les lieux dont le nom se termine par séra, on doit se représenter un grand enclos de murs ou de haies, dans lequel sont disposées en cercle cinquante ou soixante huttes couvertes de chaume. C’est une sorte d’hôtellerie fort inférieure aux caravansérails persans, où se trouvent quelques hommes et quelques femmes qui vendent de la farine, du riz, du beurre et des herbages, et qui prennent soin de faire cuire le pain et le riz des voyageurs. Ils nettoient les huttes, que chacun à la liberté de choisir ; ils y mettent un petit lit de sangle, sur lequel on étend le matelas dont on doit être fourni lorsqu’on n’est point assez riche pour se faire accompagner d’une tente. S’il se trouve quelque mahométan parmi les voyageurs, il va chercher dans le bourg ou le village du mouton et des poules, qu’il distribue volontiers à ceux qui lui en rendent le prix.

Seronghe lui parut une grande ville, dont