épaules une peau de tigre attachée sous le menton. Devant eux on menait en main huit beaux chevaux, dont trois avaient des brides d’or et des selles couvertes aussi de lames d’argent, avec une peau de léopard sur chacune. L’habit du reste des dervis était une simple corde qui leur servait de ceinture, sans autre voile pour l’honnêteté qu’un petit morceau d’étoffe. Leurs cheveux étaient liés en tresse autour de la tête, et formaient une espèce de turban. Ils étaient tous armés la plupart d’arcs et de flèches, quelques-uns de mousquets, et d’autres de demi-piques avec une sorte d’arme inconnue en Europe, qui est, suivant la description de Tavernier, un cercle de fer tranchant, de la forme d’un plat dont on aurait ôté le fond ; ils s’en passent huit ou dix autour du cou comme une fraise ; et les tirant lorsqu’ils veulent s’en servir, ils les jettent avec tant de force, comme nous ferions voler une assiette, qu’ils coupent un homme presqu’en deux par le milieu du corps. Chaque dervis avait aussi une espèce de cor de chasse dont ils sonnent en arrivant dans quelque lieu, avec un autre instrument de fer à peu près de la forme d’une truelle. C’est avec cet instrument, que les Indiens portent ordinairement dans leurs voyages, qu’ils raclent et nettoient la terre dans les lieux où ils veulent s’arrêter, et qu’après avoir ramassé la poussière en monceau, ils s’en servent comme de matelas pour être couchés plus mollement. Trois des mêmes dervis étaient
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