Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demanda ce qu’elles signifiaient : on lui répondit que c’étaient des talapoins qui priaient Dieu, suivant l’usage, pour la santé du roi, et qu’il y avait un nombre réglé de ces religieux entretenus par le roi pour exercer régulièrement cet office. En repassant au même endroit, il entendit la voix d’un homme qui lisait dans la chambre du roi. Il apprit que chaque jour ce prince, avant de se reposer, se faisait lire diverses histoires de son royaume et des états voisins, qu’il avait fait ramasser avec beaucoup de soin et de dépense.

Lorsqu’on fut entré dans la salle où l’on garde les sceaux, le mandarin qui en est chargé prit respectueusement une grande cassette, dans laquelle ils sont renfermés. Aussitôt on entendit des tambours et des instrumens pour avertir tout le monde de se tenir dans une posture décente, et les sceaux furent portés en cérémonie, dans la salle d’audience. Les tambours et les trompettes s’arrêtèrent à la porte sans discontinuer leurs fanfares. Constance et Tachard étant entrés avec celui qui portait la cassette, trouvèrent plusieurs mandarins qui attendaient les sceaux, et qui les saluèrent d’abord par une profonde inclination. Ensuite Constance s’approcha du trône où l’on avait déposé la cassette ; il en tira les sceaux, et les imprima sur les lettres. Les fanfares redoublèrent après cette opération, et les sceaux furent rapportés avec la même cérémonie.