Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On sait que tous ces commencemens de faveur et de prospérité s’évanouirent peu d’années après par la mort de Constance, qui périt dans une de ces révolutions si fréquentes dans les cours d’Orient.


CHAPITRE IV.

Observations sur le royaume de Siam, tirées des
Mémoires du chevalier de Forbin.

Nous laisserions l’article de Siam imparfait, si nous ne rapportions pas quelques observations très-judicieuses, tirées des observations du chevalier de Forbin, l’un des officiers français qui accompagnèrent le P. Tachard à Siam. C’est un militaire qui paraît très-sensé et très-instruit. Il reproche au jésuite, non pas précisément de s’être trompé sur les faits, mais de n’en avoir vu que l’écorce, et d’avoir été trop ébloui du faste extérieur qu’on affecta d’étaler à Siam aux yeux des Français, et de n’avoir pas assez distingué la cour d’avec la nation ; d’avoir fait le panégyrique du roi et du ministre en religieux courtisan, qui ne voyait dans l’un qu’un néophyte qui allait illustrer les disciples de Loyola, et dans l’autre qu’un allié complaisant qui s’étudiait à flatter Louis XIV. La conversation très-curieuse de Forbin avec Louis XIV nous apprend ce qu’il faut penser de cette préten-