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les charger ; et mettant pied à terre lui-même, ce ministre marcha droit à eux, suivi de nuit Français, de deux Anglais, de deux mandarins siamois et d’un soldat japonais. La chaloupe n’était pas encore arrivée, et l’on ne pouvait l’attendre, parce qu’il était de la dernière importance de prévenir les Macassars.

» On passa d’abord une grande haie de bambous pour entrer dans la plaine où étaient les ennemis. La première escarmouche coûta la vie à un Siamois et à deux Macassars. Les autres se retirèrent derrière des bambous, et, se partageant ensuite à droite et à gauche, ils revinrent avec beaucoup de furie dans le dessein d’enfermer les Siamois. Ce mouvement nous obligea de faire une retraite fort précipitée, et de nous jeter dans l’eau pour regagner les ballons. De douze personnes qui accompagnaient Constance, il y en eut cinq de tués, entre autres Youdal, capitaine du vaisseau anglais, percé de cinq coups, et quatre Français, qui en avaient reçu chacun dix ou douze. La rage des Macassars, animés par leur opium, était si grande, qu’un d’eux tua sa propre femme qui l’embarrassait dans sa retraite.

» Cet échec n’étonna point Constance : il mit de nouveau pied à terre, suivi d’un plus grand nombre de Français, tant du ballon que de la chaloupe, et de plusieurs Anglais qui y étaient accourus. Il y eut quantité de Macassars tués dans cette seconde descente,