Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/164

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» À cinq heures et demie un Anglais nommé Coste, capitaine de vaisseau du roi de Siam, attaqua les ennemis du côté de la grande rivière, à l’extrémité de leur camp, et fit faire sur eux un si grand feu de sa mousqueterie, qu’il les contraignit de se retirer vers le haut de leur camp. Ce capitaine s’en étant aperçu, mit pied à terre, suivi de dix ou douze Anglais et d’un officier français ; mais à peine étaient-ils descendus, que les Macassars, revenant sur leurs pas, les chargèrent à leur tour et les obligèrent de se jeter dans la rivière. Coste y reçut à la tête une blessure dont il mourut, et l’officier français se sauva à la nage.

» Après ce coup, tous les Macassars abandonnèrent leur camp, qui était déjà à moitié brûlé, et voulurent gagner le haut de la petite rivière, à dessein de pousser jusqu’au camp des Portugais, pour exercer leur rage sur les chrétiens. Dans ces entrefaites, le sieur Veret, chef du comptoir de la compagnie orientale de France à Siam, arriva avec une chaloupe et un ballon où étaient tous les Français qui se trouvaient dans cette ville au nombre de vingt. Constance, qui montait un ballon plus léger que les autres, s’avança en diligence du côté des Macassars, suivi du ballon de M. Veret et de douze où quinze autres ballons siamois, pour les empêcher de rien entreprendre et de passer la rivière à une demi-lieue au-dessus du camp. Les ayant aperçus, il commanda aux Siamois de descendre pour