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équipage pour se rendre à la cour de Portugal. Ils s’embarquèrent pour Goa vers la fin du mois de mai 1684, sur une frégate siamoise commandée par un capitaine portugais. Quoique Goa ne soit pas bien éloignée de Siam, ils employèrent plus de cinq mois dans cette route ; et, soit défaut d’habileté dans les officiers et les pilotes, soit opiniâtreté des vents, ils n’y purent arriver qu’après le départ de la flotte portugaise. Ainsi leur navigation vers l’Europe fut différée d’une année presque entière.

Ils se virent dans la nécessité de passer onze mois à Goa pour attendre le retour de la flotte portugaise qui devait revenir d’Europe. Ils s’embarquèrent enfin dans un vaisseau portugais de cent cinquante hommes d’équipage et d’environ trente pièces de canon. Outre les ambassadeurs avec les personnes de leur suite, il portait plusieurs religieux de divers ordres et un grand nombre de passagers, créoles, indiens et portugais. On mit à la voile de la rade de Goa le 17 janvier 1686. La navigation fut heureuse jusqu’au 27 avril ; mais, à l’exemple du traducteur d’Occum, c’est dans sa bouche qu’il faut mettre le reste de cette relation.

« Ce même jour, au coucher du soleil, on avait fait monter plusieurs matelots, sur les mâts et les vergues du navire pour reconnaître la terre qui s’offrait alors devant nous, un peu à côté sur la droite, et qu’on avait aperçue depuis trois jours. Sur le rapport des matelots