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Toutes leurs visites se font le matin. C’est une incivilité de se présenter dans une maison de distinction vers l’heure du dîner, à moins qu’on n’y soit invité. Les seigneurs se rendent même à la cour de fort grand matin ; ils y remplissent leur devoir jusqu’à huit heures, ensuite se retirant chez eux, ils s’y occupent de leurs affaires domestiques, et le temps qui reste jusqu’à l’heure du dîner est réservé pour la retraite et le repos, comme une préparation nécessaire avant de donner au corps la réfection des alimens.

Entre les personnes de qualité, les princes et les grands mandarins ne sortent que sur des éléphans ou dans de riches palanquins, suivis d’un grand nombre d’officiers, de soldats et de valets. C’est le rang ou la dignité qui règle la grandeur du cortége. Ceux d’un degré inférieur sortent à cheval, et ne sont jamais escortés de plus de dix personnes ; mais il est rare aussi qu’ils en aient moins, parce que l’escorte fait une grande partie de leur faste.

Si celui qui rend la visite est d’un rang supérieur, on doit se garder de lui offrir les moindres rafraîchissemens, sans en excepter le bétel, à moins qu’il ne fasse au maître de la maison l’honneur de lui en demander. L’usage des seigneurs est de faire toujours porter avec eux leur eau et leur bétel ; les boîtes où le bétel est renfermé sont ordinairement de laque noire ou rouge ; cependant les princes et princesses du sang royal en ont d’or massif,