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du royaume du Laos. Au nord et au couchant, d’autres montagnes le séparent des royaumes de Pégou et d’Ava. Cette double chaîne laisse entre elle une espèce de grande vallée, large, en quelques endroits, de quatre-vingts à cent lieues, qui, étant arrosée depuis Chiamai jusqu’à la mer, c’est-à- dire du nord au midi, par une belle rivière que les Siamois nomment Ménam, forme le corps ou la principale partie du royaume.

Les montagnes qui font les frontières communes d’Ava, de Pégou et de Siam, s’abaissent par degrés à mesure qu’elles s’étendent vers le sud, forment la presqu’île de l’Inde, au-delà du Gange, qui, se terminant à la ville de Sincapour, sépare les golfes de Siam et de Bengale, et qui, avec l’île de Sumatra, forme le célèbre détroit de Malacca ou de Sincapour. Plusieurs rivières, tombant de ces montages dans les golfes de Siam et de Bengale, rendent des côtes habitables. Les autres montagnes qui s’élèvent entre le royaume de Siam et celui de Laos, et qui s’étendent aussi vers le sud, vont, en s’abaissant peu à peu, se terminer au cap de Camboge, le plus oriental de tous ceux du continent d’Asie qui regardent le sud. C’est à la hauteur de ce cap que commence le golfe de Siam, et le royaume s’étend assez loin vers le midi de l’un et de l’autre côté du golfe, c’est-à-dire le long de la côte du Levant jusqu’après la rivière de Chauteboun, où commence le royaume de Camboge ; et vis-à-vis,