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c’est-à-dire dans la presqu’île au-delà du Gange, qui est au couchant du golfe de Siam, il s’étend jusqu’à Queda et jusqu’à Patane, terres des peuples malais, dont Malacca était autrefois la capitale.

Ainsi l’on compte environ deux cents lieues de côte sur le golfe de Siam, et cent quatre-vingts sur le golfe de Bengale : situation avantageuse qui ouvre aux naturels du pays la navigation sur toutes les mers de l’Orient. D’ailleurs la nature, qui a refusé toutes sortes de ports et de rades à la côte de Coromandel, dont le golfe de Bengale est bordé au couchant, en a donné un grand nombre à celle de Siam qui lui est opposée. Un grand nombre d’îles la couvrent et forment des asiles sûrs pour les vaisseaux, qui y trouvent de l’eau douce et du bois en abondance. Le roi de Siam les compte dans ses états, quoique ces peuples ne les aient jamais habitées, et qu’il n’ait pas assez de forces maritimes pour en détendre l’accès aux étrangers. La ville de Merguy est à la pointe nord-ouest d’une île grande et bien peuplée, que forme à l’extrémité de son cours une fort belle rivière, à laquelle on a donné le nom de Tenasserim, de celui d’une autre ville située sur ses bords, à quinze lieues de la mer. Cette rivière vient du nord. Après avoir traversé les royaumes d’Ava et de Pégou, et quelques parties des terres de Siam, elle se décharge dans le golfe de Bengale par trois embouchures, et forme l’île de Merguy, dont le