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cueil, n’ont pas encore fourni d’exemple. Chacun sait de quel côté il doit se ranger dans ses fonctions. Les uns et les autres sont sous-divisés par bandes, dont chacune a son chef, qu’ils appellent naï. Ce mot est devenu un terme de civilité que les Siamois se donnent mutuellement, comme les Chinois se donnent celui de maître ou de précepteur.

Les enfans sont de la bande de leurs parens ; et si les parens sont de différentes bandes, les enfans impairs sont de celle de la mère, et les pairs de celle du père. Cependant il faut que le naï ait été averti du mariage, et qu’il y ait donné son consentement, sans quoi tous les enfans seraient de la bande maternelle. Ainsi, quoique les femmes et les talapoins soient dispensés du service, ils ne laissent pas d’êtres couchés sur les rôles du peuple ; les talapoins, parce qu’ils peuvent quitter leur profession, et qu’en revenant alors à la condition séculière, ils retombent sous le pouvoir de leurs naïs ; les femmes, parce qu’elles servent à régler de quelle bande sont leurs enfans.

C’est un privilège du naï de pouvoir prêter à son soldat plutôt que tout autre, et satisfaire le créancier de son soldat pour en faire son esclave lorsqu’il devient insolvable. Comme le roi donne un ballon à chaque officier avec des pagayeurs ou des rameurs, les naïs ont leurs pagayeurs dans chaque bande, qu’ils marquent au poignet d’un fer chaud, avec de l’encre par-dessus. On les nomme bao : mais ils