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ne lui doivent pas d’autre service ; et ce service ne dure que six mois. Plus sa bande est nombreuse, plus il est estimé puissant. Les charges et les emplois ne sont importans à Siam que par le nombre des sujets qui en dépendent. On distingue sept degrés entre les naïs, qui répondent au nombre de leurs soldats. Ainsi l’oc-maning, qui est le chef de dix mille hommes, est au-dessus de l’oc-pan, qui n’en commande que mille. Les titres de pa-ya, d’oc-ya, d’oc-pra, d’oc-louang et d’oc-coun, sont ceux des autres degrés : ils se donnent non-seulement aux gouverneurs, mais à tous les officiers du royaume, parce qu’ils sont tous naïs. Cependant on ne joint pas toujours le même titre au même office. Le barcalon, par exemple, qui est premier ministre, a quelquefois porté celui de pa-ya, et quelquefois celui d’oc-ya. Un Siamois revêtu de deux offices peut avoir aussi deux titres différens. Cette multiplication d’offices, qui entraîne celle des titres, a causé quelquefois de la confusion et de l’obscurité dans les relations de Siam.

Le roi de Siam n’élève personne aux dignités sans lui donner un nouveau nom, usage commun aux Chinois et à d’autres nations de l’Orient. Ce nom est toujours une louange de quelque vertu. Les étrangers eux-mêmes qui arrivent à la cour reçoivent un nom de faveur ou d’estime, sous lequel ils sont connus pendant le séjour qu’ils font à Siam.

Tous les offices y sont héréditaires ; ce qui