employaient sous sa direction. La médecine siamoise consiste dans un nombre de recettes qui viennent de leurs ancêtres, sans aucun égard pour les symptômes particuliers des maladies. Ces aveugles méthodes ne laissent pas d’en guérir beaucoup, parce que la tempérance naturelle des Siamois contribue plus que l’art au rétablissement de leur santé ; mais comme il arrive souvent que la force du mal l’emporte, on ne manque point d’en attribuer la cause aux maléfices.
Quelqu’un tombe-t-il malade à Siam, il commence par une opération fort bizarre, qui est de se faire amollir le corps en se couchant à terre, et faisant monter sur lui quelque personne entendue qui le foule aux pieds. On assura Laloubère que, dans la grossesse même, les femmes emploient cette méthode pour accoucher plus facilement. Les anciens n’apportaient pas d’autres remèdes à la plénitude qu’une diète excessive ; et tel est encore l’usage des Chinois. Aujourd’hui les Siamois usent de la saignée, des ventouses scarifiées, et des sangsues. Avec quelques-uns des purgatifs connus en Europe, ils en ont d’autres qui sont particuliers à leurs pays ; mais ils ne connaissent pas l’ellébore, si familier aux anciens médecins grecs. D’ailleurs ils n’observent aucun temps pour les purgations ; dans leurs remèdes, ils emploient des minéraux et des simples. Les Européens leur ont appris les vertus et l’usage du quinquina : en général leurs remèdes sont