Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne soient souvent que d’énormes masses de brique et de chaux. Laloubère avait apporté en France un petit Sammono-Kodom, revêtu d’une lame de cuivre doré. Certains meubles du roi, la garde de fer des sabres, et celle des poignards, dont il fait présent à quelques-uns de ses officiers, et quelquefois à des étrangers sont revêtus aussi d’une lame d’or. Ils n’ignorent pas tout-à-fait l’orfèvrerie ; mais ils ne savent ni polir les pierres précieuses, ni les mettre en œuvre.

Ils sont bons doreurs. Ils battent l’or assez bien. Toutes les lettres que le roi de Siam écrit à d’autres rois sont sur une feuille de ce métal, aussi mince que le papier. On y marque les lettres par compression avec un poinçon émoussé, qui ressemble à celui dont nous écrivons sur nos tablettes.

Ils n’emploient guère le fer que dans la première fonte, parce qu’ils n’entendent point l’art de forger. Leurs chevaux ne sont point ferrés, et n’ont ordinairement que des étriers de corde et de fort mauvais bridons. Ils n’ont pas de meilleures selles. L’art de corroyer et de préparer les peaux leur est absolument inconnu.

On fait peu de toiles de coton à Siam, et les couleurs en sont sans éclat. On n’y fabrique aucune étoffe de soie ni de laine, et nul ouvrage de tapisserie. La laine y est fort rare : mais les Siamois savent broder, et leurs dessins plaisent. Ils ne connaissent point la peinture