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à l’huile ; d’ailleurs sont mauvais peintres, et leur goût ne les porte point à représenter la nature. Une exacte imitation leur paraît trop facile. Ils veulent de l’extravagance dans la peinture, comme nous voulons du merveilleux dans la poésie. Ils imaginent des fleurs, des arbres, des oiseaux et d’autres animaux qui n’existèrent jamais. Ils donnent quelquefois aux figures humaines des attitudes impossibles ; et leur habileté consiste à répandre sur ces chimères un air de facilité qui les fasse paraître naturelles.

Les professions les plus communes à Siam sont la pêche pour la plus basse partie du peuple, et le commerce pour ceux à qui leur fortune permet de l’exercer. Mais le commerce du dehors étant réservé presque entièrement au roi, il n’y a point d’avantage considérable à tirer de celui du royaume. Cette même simplicité de mœurs, qui rend un grand nombre d’arts inutiles aux Siamois, leur ôte aussi le goût de la plupart des marchandises qui sont devenues nécessaires à l’Europe. Ils ont néanmoins des méthodes réglées pour le commerce. Dans les prêts, c’est toujours, un tiers qui écrit la promesse. Cette précaution suffit, parce qu’en justice la présomption est contre le débiteur qui nie, pour le double témoignage de celui qui produit la promesse, et de celui dont elle présente l’écriture.

Dans les petits commerces qui regardent les nécessités de la vie, la bonne foi règne si