Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/274

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Les parens d’un jeune homme font demander une fille aux siens par des femmes âgées et d’une réputation bien établie. Si la réponse est favorable, elle n’empêche pas que le goût de la fille ne soit consulté ; mais ses parens prennent d’avance l’heure de la naissance du garçon, et donnent celle de la sienne. De part et d’autre on s’adresse aux devins pour savoir si le mariage durera sans divorce jusqu’à la mort. Ensuite le jeune homme rend trois visites à la fille, et lui présente un simple présent de bétel et de fruits. Si le mariage doit se conclure, les parens des deux côtés se trouvent à la troisième visite. On compte la dot de la femme et le bien du mari. Tout est délivré sur-le-champ, sans aucune sorte de contrat. Les nouveaux mariés reçoivent des présens de leur famille, et l’époux entre aussitôt dans les droits du mariage, indépendamment de la religion, qui n’a aucune part à cette cérémonie ; il est même défendu aux talapoins d’y assister. Cependant, quelques jours après ils vont jeter de l’eau bénite chez les nouveaux mariés, et réciter quelques prières en langue balie. La noce est accompagnée de festins et de spectacles où l’on appelle des danseurs de profession ; mais le mari, la femme et les parens n’y dansent jamais. La fête se fait chez les parens de la fille, et les jeunes mariés y passent quelques mois avant de s’établir dans leur propre maison. L’unique distinction pour la fille d’un mandarin, est de lui mettre sur