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la tête un cercle d’or que les mandarins portent à leurs bonnets de cérémonie.

La plus riche dot d’une fille siamoise n’est que de cent caris, qui reviennent à quinze mille livres. Les Siamois peuvent avoir plusieurs femmes ; mais le peuple s’accorde rarement cette liberté, et les grands ou les riches la prennent moins par débauche que par affectation de grandeur. D’ailleurs, entre plusieurs femmes, on distingue toujours la principale. Les autres, quoique permises par la loi, ne sont que des femmes achetées, et par conséquent esclaves, qui portent en siamois le nom de petites femmes ; et qui doivent être soumises à la première. Leurs enfans nomment leur père potchaou, c’est-à-dire père seigneur, et ceux de la femme principale lui donnent simplement le nom de po, qui signifie père. Le mariage est défendu à Siam dans les premiers degrés de parenté, où les cousins-germains ne sont pas compris. À l’égard des degrés d’alliance, un homme peut épouser successivement les deux sœurs ; mais les rois de Siam se dispensent de toute règle. Celui qui régnait pendant les voyages dont on a donné la relation avait épousé la princesse sa sœur. Il en avait une fille unique qui portait le nom de princesse-reine depuis la mort de sa mère ; et Laloubère, moins timide à juger que l’abbé de Choisy, paraît persuadé qu’il en avait fait aussi sa femme ou sa maîtresse.

Dans les familles particulières, la succes-