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On a déjà fait observer que le roi de Siam n’entretient pas plus de deux mille chevaux ; il en fait acheter ordinairement à Batavia ; mais ils sont petits, et, suivant la remarque d’un voyageur, aussi rétifs que les Javans sont mutins. Il est rare néanmoins que ce prince monte à cheval ; l’éléphant lui paraît une monture plus noble. Les Siamois le croient plus propre à la guerre ; il sait défendre son maître, le remettre sur son dos avec sa trompe lorsqu’il est tombé, et foule aux pieds son ennemi. Tachard vit au palais un éléphant de garde, c’est-à-dire tout équipé et prêt à marcher. Il n’y a point de chevaux pour le même usage. Dans l’endroit du palais qui sert d’écurie à cet éléphant, on voit un petit échafaud qui touche de plain-pied à l’appartement du roi, et d’où il se place aisément sur le dos de son éléphant. S’il veut être porté en chaise par des hommes, il entre aussi dans cette voiture par une fenêtre ou par une terrasse. Jamais ses sujets ne le voient marcher, si ce n’est les femmes de l’intérieur du palais.

Les chaises à porteurs de Siam n’ont aucune ressemblance avec les nôtres. Ce sont des siéges carrés et plats, plus ou moins élevés, qu’ils posent et qu’ils affermissent sur des civières. Quatre ou huit hommes, car la dignité consiste dans le nombre, les portent sur leurs épaules nues, et sont suivis par d’autres hommes qui les relèvent. Quelques-unes des chaises ont un dossier et des bras comme nos fau-