Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses cérémonies. Ce lieu est ordinairement près de quelque temple que le mort ou quelqu’un de ses ancêtres ont fait bâtir. On forme une enceinte de bambou, avec quelques ornemens d’architecture à peu près du même ouvrage que les berceaux et les cabinets de nos jardins, ornée de papiers peints ou dorés, qu’on découpe pour représenter des maisons, des meubles et des animaux domestiques et sauvages. Le centre de cet enclos est occupé par le bûcher, que les familles composent de bois odoriférans, tels que le sandal blanc ou jaune, et le bois d’aigle. On fait consister le plus grand honneur à donner beaucoup d’élévation au bûcher, non à force d’y mettre du bois, mais par de grands échafaudages sur lesquels on met de la terre, et le bûcher par-dessus. Laloubère raconte qu’aux funérailles de la dernière reine, l’échafaud fut élevé si glorieusement, qu’on fut obligé d’employer une machine européenne pour lever la bière à cette hauteur.

Le corps est porté au son d’un grand nombre d’instrumens. Il marche à la tête du convoi, qui est composé de toute la famille et des amis du mort, hommes et femmes vêtus de blanc, la tête voilée d’une toile blanche. Le chemin se fait par eau, lorsqu’on peut éviter les voyages de terre. Dans les plus magnifiques funérailles, on porte de grandes machines de bambou couvertes de papier peint et doré, qui représentent non-seulement des pa-