Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/348

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noirâtre, qui se hérisse lorsqu’on en approche. Il parle de deux sortes d’insectes très-dangereux : l’un qu’on appelle cent-pieds, et dont le venin est au moins aussi puissant que celui du scorpion ; il est noir, et long d’un pied : l’autre, plus terrible encore, qui se nomme tocquet, parce qu’à certaines heures de la nuit il jette un cri qui exprime le son de ce mot ; il a la figure du lézard, la tête large et plate, la peau de diverses couleurs très-vives. On le voit nuit et jour sur le toit des maisons, où il fait la guerre aux rats : sa morsure est mortelle, si l’on ne coupe pas sur-le-champ la partie blessée ; mais heureusement il n’attaque jamais le premier.

Entre les poissons qui sont propres à la grande rivière de Siam, le plus commun est celui que les Européens ont nommé caboche, et dont les nations voisines font tant de cas, qu’il fait un objet considérable du commerce. Les Hollandais même en font de grandes provisions pour Batavia ; et, séché au soleil, il leur tient lieu, suivant Gervaise, de jambon de Mayence. Ce poisson est long d’un pied et demi, et gros de dix ou douze pouces ; il a la tête un peu plate et presque carrée. On en distingue deux sortes : l’un gris cendré, et l’autre noir, qui est le meilleur. En général, tous les poissons de cette rivière n’ont presque rien de semblable aux nôtres, et sont de bien meilleur goût. Elle en produit aussi de fort dangereux, sans y comprendre un grand nom-