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ce qui cause dans une saison le retour des nuages, qui ont été poussés dans cette direction durant une autre saison. Dans tous les climats chauds on voit, vers midi, des nuages se former sur les montagnes, lorsque le soleil darde ses rayons avec force ; et lorsqu’il est couché, ces nuages retombent, ou bien sont poussés vers la mer. C’est pourquoi au lever du soleil, lorsque les nuages n’ont pas eu le temps de s’élever, on aperçoit distinctement des montagnes qui ne sont pas visibles dans le courant du jour.

Examinons maintenant la marche des moussons.

Depuis le mois d’avril jusqu’au mois de septembre, les vents de sud-ouest règnent dans la mer des Indes ; ensuite il leur succède des calmes pendant quelque temps, et, depuis octobre jusqu’en mars, les vents soufflent du nord-est. D’après ce que nous avons exposé plus haut, la raison de ces phénomènes est très-simple. Au mois de mars, le soleil, qui a passé l’équateur, s’avance vers le tropique du cancer ; il échauffe les terres de l’Afrique orientale, de l’Arabie, de la Perse, de l’Indoustan, du Thibet, des presqu’îles de l’Inde, de la Chine et du Japon, beaucoup plus que les mers situées entre ces pays et la ligne. L’air qui se trouve au-dessus de ces mers est obligé, par la raréfaction produite sur les continens au nord, de se précipiter vers ce point de l’horizon ; or, tout vent qui souffle de l’équateur vers le pôle arctique prend la direction du sud-ouest. Au contraire,