Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

prits. On en fait aussi des poignées de sabres et divers petits ouvrages. Il est si recherché à la Chine et au Japon, qu’on le vend au poids de l’or. Ce sont principalement les environs des nœuds, endroits où s’est accumulé le plus de résine, qui sont les plus estimés. Un autre arbre connu sous le nom de garo dans la presqu’île de Malaeca, et de sincko au Japon, donne aussi du bois d’aigle. On fait avec un de ces arbres, et peut-être avec tous deux, des meubles recherchés pour leur bonne odeur. On apporte rarement de ce bois en Europe, où il est payé moins chèrement que dans l’Inde.

L’alafreira ou le safran des Indes, est le curcuma. C’est une grande plante herbacée. Ses feuilles, longues d’un pied, sont engainées les unes dans les autres , et roulées en cornet dans leur jeunesse. Les fleurs forment entre les feuilles de gros épis d’un blanc jaunâtre enveloppés d’une longue membrane qui dépasse la corolle. Ses racines sont oblongues, noueuses, coudées, de la grosseur du doigt, pâles en dehors, d’un jaune un peu pourpré en dedans. Elles ont une odeur agréable de gingembre. L’usage qu’en font les Indiens a rendu générale la culture de cette plante. Ils font entrer cette racine dans tous leurs mets, comme un assaisonnement agréable : ils la mêlent avec des fleurs odorantes pour en faire des pommades dont ils se frottent tout le corps.

L’aloès des Indes passait autrefois pour le